Pourquoi KESSEM rejoint Guerre a la Guerre 

féministes contre l’armement, face aux gouvernements !

L’antimilitarisme n’est pas une lutte de spécialistes.

Pour nous, collectif de féministes décoloniales juives fondé en octobre 2023, c’est une résistance à l’intersection d’oppressions qui nous encerclent. Nées françaises ou israéliennes en Palestine occupée, nous comprenons qu’en occident, La Guerre est une règle d’exception que les puissants transforment en norme ou en dynamique permanente, définissant un ennemi de l’intérieur, cristallisant les destins et niant toute possibilité de changement, anhiliant nos habitudes politiques. 

Nous appelons à nous lever contre l’armement d’un génocide

dont le narratif basé sur le suprémacisme blanc encourage l’installation de l’extrême droite ici-même.  Ainsi, nous ne détachons pas la lutte contre la guerre, ou le colonialisme, des grèves sociales : depuis le corps de lutte, depuis nos assemblées ouvertes, nos syndicats ou nos squats, la normalisation culturelle des génocides et répressions coloniales nous concernent. Nous voulons une vie digne, non pas nourrir les marchands d’armes. 

Nous ancrer ici, pour parler d’un ailleurs.

De notre place, nous affirmons que c’est d’abord la complicité de notre gouvernement et entreprises dans le génocide en Palestine,  que nous devons dénoncer. Trouver une prise, se tracer un chemin rejoignable, une proposition pour se rassembler: parler stratégie et centrer sa force nous est vital dans un contexte où nos familles de cœur et nos collègues sont attaquées par le pouvoir.

Repenser le temps de la guerre et travailler à nous défaire du rythme imposé, c’est survivre à cette époque.

Être présentes dans l’immédiateté tout en écoutant le passé des concernées, de nos communautés internationales vivant dans notre quartier. Poser nos souffles dans la durée, et vivre les yeux ouverts: la paix pour qui? qui terrorise qui? 

Il nous faut nous demander : déserter l’armée, n’est-ce pas servir la communauté?

Déserter le service à la société de l’État nation mais servir la construction d’un Commun basé sur le consentement, l’écoute, les besoins communautaires élargis, respectant le paysage. Le mouvement anti-militariste est pour ainsi dire inscrit dans une réflexion totale sur les fondements de la société à refaire. Alors, c’est en occupant nos lieux de vie et en refusant nos rôles assignés que nous bloquerons la marche à La Guerre. 

S’opposant au silence étatique, un élan de rue mondial inédit nous fait vibrer.

Ainsi, mettre le corps en action, pour l’autodétermination des corps et des territoires, c’est pour nous s’inscrire dans l’air du temps.  

Nous prenons acte de la situation politique internationale dans laquelle l’occident s’engouffre : les dominants s’allient pour la survie du capitalisme et la destruction des vies et des mémoires, de ceux qu’ils ont réduit au sujet opprimé. 

Rejoindre Guerre à La Guerre, c’est apprendre à marcher ensemble.

Nous rejoignons la coalition pour participer à cet espace de débat et d’action. Ne laissant personne en arrière face à la répression ou la silenciation, en continuant de proposer des liens. Parce que le féminisme, c’est maintenir une certaine unité, un certain rythme de combat, entre l’urgence de la mélodie aigüe et la constance de la basse. Partout où il y a de la vie, nous nous battrons, avec rage et joie. 

Ils sont en rang, soyons en mouvement !