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Constat

1. La guerre est déjà là

De la Palestine au Congo, du Soudan au Yémen, la guerre est déjà une réalité permanente dans une grande partie du monde. Elle a fait son grand retour sur le sol européen avec l’invasion Russe en Ukraine. Mais même au sein de pays prétendument en paix comme la France, les guerres néo- coloniales et contre le terrorisme, les frontières, les prisons, la violence répressive font partie du même système, qui s’étend du contrôle meurtrier au conflit armé.

2. La guerre est le produit des dominations

Produit du nationalisme, du capitalisme, du racisme, du colonialisme et du patriarcat, la guerre ne sert jamais que les dominants. Avec elle, les puissances impérialistes cherchent à se partager le monde. La France n’est pas en reste, elle qui envoie ses soldats partout où elle veut maintenir son emprise coloniale, elle qui continue de fournir des armes à qui veut bien les acheter. Ceux qui prônent le réarmement général comme seule solution face à des menaces qu’ils ont eux même créées le savent : la militarisation ne protégera jamais que leurs propres intérêts.

3. Leurs guerres, nos mort·es

Au nom de l’effort de guerre exigé par les États et les marchands d’armes, nous devrions accepter tous les sacrifices : Union sacrée et obéissance aux dirigeants, recul de nos droits, déchaînement des violences racistes, islamophobes et patriarcales, répression de tous les « ennemis de l’intérieur », plans d’austérité pour augmenter les budgets militaires, embrigadement de la jeunesse et de toute la société… Mais ceux qui préparent et entrainent la guerre ne sont jamais ceux qui en meurent.

Moyens

4. Pas de paix sans justice

Nous refusons un pacifisme sélectif et abstrait qui se satisfait du confort des uns au prix de l’écrasement des autres. Nous ne voulons pas d’une paix réservée à des pays dominants transformés en forteresses qui tuent à leurs frontières. La paix sans justice, sans égalité, sans émancipation, n’est rien d’autre que du maintien de l’ordre au service des puissants, et un outil au service de la guerre qu’ils nous mènent.

5. Par la pluralité des tactiques et l’auto-organisation

Nous sommes une coalition d’organisations et de personnes qui partagent l’urgence d’agir contre le militarisme. Notre force réside dans la pluralité de nos luttes et la diversité de nos tactiques. De l’action directe à la grève en passant par les mobilisations de masse, nous nous organisons par nous- mêmes pour construire un mouvement de résistance face aux machines de guerre et de contrôle.

6. Par un internationalisme populaire

Face à la guerre, nous ne soutenons pas les États, mais les peuples en lutte pour leur libération, leur auto-détermination et leur émancipation. Nous agissons ici et maintenant, de là où nous sommes : contre l’impérialisme de notre propre pays, qui est à portée de nos coups, et dont la brutalité n’est plus à démontrer ; et en appui des résistances populaires contre tous les autres États impérialistes et régimes oppressifs à travers le monde.

Objectifs

7. Reconstruire une culture antimilitariste d’émancipation

Pour rompre avec les logiques militaristes, suprémacistes et masculinistes, nous devons renverser le rapport de force. Face aux discours guerriers, à nous de réactiver l’héritage des mobilisations ouvrières qui bloquèrent les envois d’armes durant la guerre d’Indochine, des luttes des paysan·nes du Larzac contre l’extension d’un camp militaire, des féministes de Greenham Common qui empêchèrent l’implantation de missiles nucléaires en Angleterre.

8. Désarmer les machines de guerre, par delà les frontières

Faire grève, déserter, perturber, démanteler la logistique de la guerre en même temps que son idéologie : nous agissons de manière concrète pour rendre inopérantes les machines de guerre ici, et soutenons les luttes pour les désarmer partout autour de la planète.

9. Construire l’autodéfense populaire

Face aux guerres que subissent les peuples à travers le monde, et à celles que leur mènent leurs propres États, ce sont les résistances populaires et l’auto- organisation que nous défendons. Faire la guerre à la guerre, cela implique d’être prêt·es à résister et à lutter.

Horizon

10. Arracher tout ce que nous pouvons, renverser les systèmes de domination

Nous nous organisons pour obtenir des victoires d’étape : dissolution d’appareils militaro-policiers, annulation de salons d’armement, débudgétisations, retrait de troupes françaises, désarmements localisés d’infrastructures… tout en les inscrivant dans un cheminement vers le renversement complet du système de domination qui engendre la guerre, et vers la construction de sociétés d’émancipation.