Appel à se mobiliser contre le salon du Bourget

Du 16 au 22 Juin 2025 se déroulera la 55° édition du Salon International de l’Aéronautique et l’Espace au parc des expositions du Bourget, au nord de Paris.

C’est l’un des plus importants salons d’armement au monde. La France, qui est désormais le 2ème plus gros vendeur d’armes de la planète, s’en sert de vitrine pour se positionner dans le marché global de la guerre et du contrôle, de la surveillance et de la répression, des frontières, des prisons et des camps. 


Pendant ces quelques jours, 2500 exposants venus de 48 pays, puissances occidentales en tête, sont attendus pour y vendre leurs drones, bombardiers, missiles etc., autant d’armes qui finissent toujours par frapper des populations civiles et réprimer des peuples en lutte.


Ce salon accueillera des stands israéliens mais aussi de nombreuses firmes complices de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à travers le monde. 
Parmi les entreprises françaises présentes, certaines participent directement au génocide à Gaza ou fournissent des composants militaires à la Russie : c’est le cas de Safran ou Thales, dont les composants sont intégrés à des drones qui ciblent les populations civiles palestiniennes comme ukrainiennes. En partenariat avec l’israélien Elbit, Airbus contribue aux programmes de surveillance de la Méditerranée pour le compte de Frontex. D’autres firmes françaises, comme Dassault ou KNDS, ont contribué à des crimes de masse au Yémen et arment des dictatures telles que l’Égypte et le Maroc. De son côté, l’aviation civile, mise en scène dans ce salon, se rend complice du système de déportation des exilé·es illégalisé·es. L’aéroport du Bourget y joue lui-même un rôle terrible en tant que lieu de départ de nombreuses expulsions.


Cette 55ème édition du salon intervient par ailleurs dans une séquence où la guerre constitue un argument pour une reconfiguration des budgets aux dépends des services publics ou du système de protection sociale, tout en servant d’explication à l’inflation. La militarisation est toujours l’option choisie par les États impérialistes pour se partager le monde et se rétablir en temps de crise. À l’intérieur des grandes puissances, elle accentue la fascisation des institutions médiatiques et politiques. Dans le reste du monde, elle favorise l’extension ou l’aggravation des conflits armés qui se déroulent déjà dans l’indifférence (Congo, Soudan, Kurdistan, Haïti). Et en quadrillant le monde de frontières et de camps, elle écrase toujours plus les vies de celles et ceux que les guerres et l’extractivisme ont déjà poussé à l’exil.


Alors que le colonialisme génocidaire fait rage à Gaza et dans le reste de la Palestine avec le soutien militaire et financier des puissances occidentales, alors que la France continue de maintenir sa domination coloniale en Kanaky, en Guyane et à Mayotte, dans les Caraïbes, en Afrique et jusque dans les quartiers populaires, alors que les armes Russes chargées de composants électroniques occidentaux continuent leur ravage en Ukraine, le grand marché de l’oppression des peuples ouvre ses portes, au Bourget, près de chez nous.

Pour y faire face, renouons avec les traditions anti-militaristes, anti-impérialistes et la nécessité d’une solidarité internationaliste. 

IL EST URGENT DE FAIRE FRONT CONTRE LA GUERRE ET LE MILITARISME QUI ENGLOBENT L’ENSEMBLE DE NOS LUTTES :

  • Contre l’autoritarisme et la mise au pas de la population au nom de l’Union Sacrée, contre l’embrigadement de la jeunesse
  • Contre la destruction de l’environnement : l’industrie de l’armement repose sur l’écocide et l’extractivisme
  • Contre le patriarcat et ses crimes de masse qui visent les femmes en temps de guerre, et contre le « réarmement démographique » de Macron
  • Contre le racisme et le colonialisme : la répression militarisée dans les quartiers populaires et les colonies, de la Caraïbe à la Kanaky, en passant par Mayotte
  • Pour les droits des exilé·es : les guerres provoquent des déplacements forcés de réfugiés et accentuent les rapports de domination Nord-Sud alors que les frontières se militarisent
  • Pour les acquis sociaux et contre la précarité : « l’économie de guerre » sert de prétexte pour détruire les services publics et le système de protection sociale afin de financer l’armée

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