« Survie est une association qui lutte contre le néocolonialisme français en Afrique sous toutes ses formes, la Françafrique. Elle milite aussi autour de situations toujours coloniales comme en Kanaky ou à Mayotte.
Non seulement la France exporte des armes vers ses anciennes colonies africaines, notamment en Afrique du Nord. Mais elle utilise aussi le continent africain comme un laboratoire : avec ses 50 interventions (officielles) depuis les indépendances, des techniques de combat et de contrôle des populations y sont expérimentées et ses technologies mises en vitrine. L’efficacité dans le fait de donner la mort devient un argument de vente : les armes utilisées pour déstabiliser la Libye et le Sahel s’exportent avec l’étiquette « éprouvé au combat ». Mêmes dynamiques lors des déploiements militaires et policiers pour réprimer les voix indépendantistes dans les territoires colonisés dits d’outre-mer, et pour mener la guerre contre les « ennemis de l’intérieur » : exilé-es, personnes non-blanches, classes populaires,…
Dans le cadre de la « coopération militaire et policière », la France forme et fournit en matériel les forces de l’ordre de ses amis autoritaires qui se maintiennent au pouvoir en réprimant dans le sang. À l’instar de son soutien inconditionnel au régime criminel de Netanyahou, la France a maintenu son soutien diplomatique et ses ventes d’armes au régime génocidaire rwandais de 1994. « Dans ces pays-là, un génocide c’est pas trop important » selon le Président de l’époque, François Mitterrand. Le « pays des droits de l’Homme » protège donc son rang de 7e puissance mondiale au prix de la complicité de génocide et des pires violations des droits humains et international.
Survie analyse et documente depuis des décennies la politique impérialiste et néocoloniale menée par la France. La guerre, les ventes d’armes et la présence de ses militaires en Afrique en sont parmi les principaux piliers. Loin de défendre « l’intégrité du territoire national », ces mécanismes visent à maintenir un ordre mondial inégalitaire où les industriels les moins scrupuleux s’enrichissent.
Pour lutter contre l’impunité qui protège ces marchands de mort, Survie a relancé une plainte en 2017 contre les livraisons d’armes françaises pendant le génocide des Tutsis. En 2024, Survie a lancé un appel pour exiger un retrait total et rapide de l’armée française d’Afrique avec une trentaine d’associations, syndicats et partis politiques militant en France. Ces dynamiques se prolongent dans Guerre à la guerre pour construire des perspectives anti-impérialistes et des alternatives à notre monde militarisé.
Survie rejoint Guerre à la guerre car il est urgent de mettre fin à la hiérarchisation des vies et aux politiques criminelles qui sont menées en notre nom. Il est d’autant plus important de dénoncer la violence de l’impérialisme français en Afrique au sein d’un collectif anti-guerre, que la tolérance généralisée aux interventions militaires et aux ventes d’armes menées par la France vers les pays dits du Sud est liée à la déshumanisation raciste – un héritage colonial. »